Je ne bougeais plus, bien incapable de toute manière de la relâcher. Je ne pus pas plus m’empêcher de respirer profondément son effluve tandis que je fermais les yeux, rassuré de la voir près de moi. Comment expliquer ce sentiment fou qui étreignait à présent mon cœur? Comme si j’avais enfin trouvé ma place en ce monde, comme si j’avais toujours été destiné à être dans le creux de ses bras. Je ne m’étais jamais sentit aussi vivant ni aussi entier… Sa voix se fit entendre, si belle berceuse en réponse à cette inquiétude qui malgré mon état de béatitude se faisait sentir. Elle allait bien et je me sentis encore mieux, ébahi que ce soit possible. La boule que j’avais dans la gorge se dissipa et je souris.
-Je suis soulagé.
Comment expliqué cette prise de conscience soudaine? Je ne sais pas, cependant je me rendais compte que j’étais à deux doigts de l’embrasser. Je la relâchais rapidement en me rendant compte du geste tendre que j’avais eu à son encontre. Je souris un brin gêné avant de passer la main dans mes cheveux dans un geste de timidité. Sa phrase me fit sorteur tout à fait de ma torpeur alors que je me rendais bêtement compte que je n’avais pas fait attention à la sirène policière.
-En effet…
Je sentis alors un contact et je me retournais stupéfait vers elle alors qu’elle m’entraînait à sa suite. Un simple contact était cause de plus de degré que n’importe quoi sur terre. Incroyable…Je la suivis, bien conscient qu’elle ne tenait pas à être embêtée par la police. Moi non plus d’ailleurs. Je regardais distraitement la rue tout en surveillant les nouveaux venus avec un brin de curiosité. Ils n’étaient vraiment pas bon flics car nous arrêté était normalement logique. Nous étions des témoins potentiels dans cette affaire de voiture explosée.
Mais ils n’auraient guère eu le temps de vraiment nous voir car déjà elle me faisait entrer dans un bar assez lumineux, de grandes baies vitrées, ce qui était déstabilisent pour ce genre d’établissements d’ordinaire crasseux. Je la suivis sagement jusqu’à un table à l’écart où je m’affala posant un bras sur l’accoudoir de ma chaise, m’asseyant légèrement en biais. Je la regardais, en attente de quelque chose….peut-être d’un explication à ce que nous venions de vivre tous les deux. Ce serait un bon point de départ. Je ne dis donc rien, me contentant de la regarder avec intensité même si elle elle regardait visiblement ailleurs tout en étant bien consciente. Elle inspira profondément, ce qui me laissa entendre que j’allais connaître quelques mots sur cette histoire.
Ce que j’entendis me fit sourire, un sourire qui n’avait rien de joyeux et qui au contraire était plus que dubitatif. Pourtant je retrouvais bien vite mon sérieux mais si on se croyait réellement dans un feuilleton télévisé.
-Et faire exploser la voiture des participants forcés, c’est une coutume?
L’ironie, un autre de mes traits de caractères profonds. Je me tournais totalement vers elle posant mes bras sur la table.
-Pourquoi tu cours pour cette ordure dans ce cas?
Son père un mafieux. Rien d’étonnant à ce qu’elle soit aussi méfiante de nature. Rien d’étonnant à ce qu’elle se méfie en particulier des hommes dont elle avait une image plus que péjorative, ce qui était somme toute assez logique. Ce que j’entendis par la suite me fit bondir alors que je la regardais incompréhensif.
-Une course à mort? Et tu dois le refaire à la fin de la semaine? C’est hors de question!
J’avais parlé véhément mais j'étais trop inquiet pour me soucier de dissimuler mes sentiments d'autant plus que je savais déjà ce que j’allais faire. J’allais trouver son père et surtout concourir à sa place. Et je n’avais aucune intention de lui dire car vu ses réactions, elle m’enverrait me faire pendre plutôt que de me laisser faire. Je n’avais pas peur de cette course bien au contraire, j’étais très bon dans ce genre de milieu bien qu’apparemment je passais au niveau supérieur.